Nous sommes tous, j'en suis convaincue, profondément touchés par le sort de ces enfants. Mais la question qui se pose est celle de savoir ce qui doit primer, du caractère pragmatique de la procédure actuelle, qui permet une expulsion extrêmement rapide, ou du respect des droits et de l'intérêt supérieur de l'enfant. Pour ma part, j'estime, contrairement à celles et ceux qui s'opposent à l'amendement, que nous devons privilégier le respect des droits et des arrêts de la CEDH et l'intérêt supérieur de l'enfant. Faut-il rappeler que des études très sérieuses ont démontré les effets néfastes de l'enfermement sur les enfants ? Que l'on installe des toboggans et des tables à langer dans les centres de rétention n'y changera rien. Cela n'aurait pas amélioré le sommeil de l'enfant de cinq mois qui, il y a peu, a été retenu une semaine au centre du Mesnil-Amelot et qui ne pouvait pas dormir à cause du survol incessant des avions. Le législateur ne peut pas, en l'espèce, privilégier le pragmatisme.