Les suppressions successives d'articles ajoutés par le Sénat m'avaient rendue trop optimiste et même naïve : j'ai cru un instant que Mme la rapporteure était revenue à la raison.
Nous ne pouvons pas nous laisser aller à ce type de dérives : après la restriction, la semaine dernière, du droit du sol à Mayotte, nous faisons un pas de plus vers un fichage d'enfants. Je rappelle que le profilage communautaire est passible d'une peine de cinq ans de prison et d'une amende de 300 000 euros. Le fichage d'enfants étrangers ou d'apparence étrangère est prôné par l'extrême droite : je pense au maire de Béziers, dont je ne veux pas me rappeler le nom, et qui propose le fichage d'élèves musulmans, ainsi qu'au Premier ministre italien qui a défendu la même mesure pour les Roms.
Même avec les limites que vous prévoyez, madame la rapporteure, nous mettons le doigt dans un engrenage dangereux. Nous devons absolument nous en garder, et je ne comprends pas qu'ayant supprimé les fichiers précédents, vous fassiez une exception pour celui-là.