Intervention de Alain Gibelin

Réunion du jeudi 26 juillet 2018 à 14h05
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Alain Gibelin, directeur de l'ordre public et de la circulation à la préfecture de police de Paris :

De mon point de vue, non, parce que les faits ont été connus très vite : dès le lendemain, le 2 mai, nous avons eu connaissance de cette vidéo – la première, j'insiste sur ce point. Plusieurs vidéos de l'événement circulent ? Sur cette première vidéo, on ne voit pas Alexandre Benalla porter autre chose que le casque de police. Ce n'est qu'ultérieurement, sur les vidéos qui sortent, qu'on le voit porter un brassard dans un premier temps.

Je pose les questions au major qui est sur place, ce qui est légitime, et plus généralement j'interroge mes services là-dessus. Qu'y voit-on ? Très clairement, une interpellation de deux personnes étant suspectées d'avoir commis un délit, délit très clairement identifié comme jet de projectiles sur les forces de l'ordre pour une des deux personnes, et pour jet de projectiles et rébellion pour la seconde personne. L'image que j'ai contextualise une interpellation, dans un cadre parfaitement légitime et parfaitement légal, de deux personnes qui ont fait l'objet d'une présentation à un officier de police judiciaire. À ce moment-là, il n'y a pas, de mon point de vue, nature à interroger pas plus les CRS qui sont intervenus que le commissaire qui les commandait ou les effectifs qui opéraient en périphérie de cet événement.

J'ajoute que le processus pour s'interroger sur la nature des faits et leur gravité est très simple : les victimes ou celles qui se présentent comme victimes de violences légitimes déposent plainte contre la personne. En général, elles le font dans un délai très court, c'est-à-dire le jour même ou le lendemain – la plupart du temps d'ailleurs, c'est au moment de la présentation devant l'officier de police judiciaire. Je constate, comme vous, qu'il n'y a pas eu dépôt de plainte. Au cours d'un dépôt de plainte, la personne qui est blessée demande à être examinée pour connaître la nature de ses blessures, et l'incapacité temporaire de travail (ITT) qui détermine le niveau d'incrimination de la peine. Ensuite, l'autorité judiciaire est saisie des faits.

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