Je tiens d'abord à préciser, monsieur le préfet de police, que je n'ai pas sollicité cette deuxième audition. La très grande clarté et la très grande précision des propos que vous avez tenus lundi ne rendaient pas nécessaire, de mon point de vue, de vous demander de consacrer deux ou trois heures de votre temps précieux aux travaux de notre commission.
Puisque vous êtes ici, monsieur le préfet, je ferai trois séries de remarques.
Premièrement, le fait que vous évoquiez à nouveau le rôle joué par MM. Simonin, Creusat et Hunault, doit nous conduire à entendre ces trois personnes ainsi que nous en étions convenus dès samedi dernier.
Deuxièmement, dans les mêmes termes que lundi dernier, vous êtes revenu sur la transmission indue d'images à M. Benalla. Nous avons appris cette nuit, ainsi que l'a confirmé l'Élysée, que M. Ismaël Emelien, conseiller spécial du Président de la République, a eu l'occasion de voir ces bandes de vidéo-surveillance que M. Benalla a obtenues indûment par l'intermédiaire de policiers. C'est la raison pour laquelle je demande très officiellement que notre commission procède à l'audition de M. Ismaël Emelien afin qu'il nous explique dans quel cadre juridique il a pu visionner ces images.
Troisièmement, j'aimerais revenir à la question du port d'arme. Lundi, vous nous avez expliqué que vous aviez eu une note du directeur du cabinet du Président de la République où il indiquait être favorable à la demande de port d'arme de M. Benalla et que vous assumiez entièrement la responsabilité qui est la vôtre de lui avoir accordé une autorisation. Je vous en donne acte. Je serais très heureux, si Mme la co-rapporteure en était d'accord, que notre commission obtienne officiellement une copie de cette note.
Il existe en effet un débat à ce propos, qui a été présenté de manière très claire par Philippe Bas, qui, je dois le dire, conduit les débats de la commission d'enquête du Sénat avec une rigueur et une qualité de raisonnement qui permettent de poser des questions. (Exclamations.)