De mon point de vue, il ne s'agit pas d'un problème de coordination mais de ligne hiérarchique. Toute institution d'une certaine taille, surtout dans des domaines aussi sensibles que ceux de la police, doit, pour que tout fonctionne bien, s'organiser clairement selon une ligne hiérarchique déterminée, comme sont d'ailleurs organisés les trois corps de police.
Lorsqu'un manquement se constate dans la ligne hiérarchique, on en voit les conséquences : si la demande de M. Benalla avait été adressée par le directeur du cabinet du chef de l'État, qui est mon interlocuteur à l'Élysée, directement au préfet de police, elle aurait naturellement été traitée autrement, et le chaînage hiérarchique aurait fonctionné dans de bonnes conditions. Ce respect rigoureux de la procédure hiérarchique est pour moi essentiel.
La coordination n'est pas ici en cause, d'autant que la préfecture de police a, de ce point de vue, l'avantage de présenter un système intégré, avec différentes directions qui ont chacune un métier – le renseignement, l'ordre public, la sécurité du quotidien l'investigation judiciaire et le soutien logistique – réunies sous une autorité unique, ce qui facilite précisément la coordination, même si tout n'est pas parfait.
Quant à savoir si j'ai déjà eu, en ma qualité de préfet, à constater une telle séquence de faits, je n'en n'ai pas le souvenir.