Dire cela, ce n'est pas vous faire insulte à vous, l'opposition ; dire cela, c'est simplement vous rappeler des faits. C'est rappeler notre majorité à ses obligations et l'opposition aux siennes. Vous savez, les Français nous regardent nombreux avec une exigence jamais atteinte et ils jugeront avec la plus grande sévérité ceux qui, pour des motifs politiciens, leur paraîtront agir contre leurs préoccupations quotidiennes et les intérêts du pays. Et cela vaut pour toute notre assemblée. Et c'est souvent ce qu'ils nous ont dit ces derniers jours, pour peu qu'on veuille entendre autre chose que le brouhaha de notre assemblée et du microcosme.
Il y aura des leçons collectives à tirer de ce que nous avons vécu, et j'espère que nous nous attellerons tous à cette tâche dans les mois et les années qui viennent. Nous avons un vaste chantier devant nous, qui devra remettre d'équerre les rôles de chacun, trop souvent inversés ou confus dans la période que nous avons vécue.
Mes chers collègues de l'opposition, j'aurais pu vous dire que c'est quand on n'a plus rien à dire que l'on censure ainsi ! Que c'est quand on ne sait plus quoi faire que l'on censure ainsi ! Que dans ce contexte, déposer une motion de censure relève plus de la théâtralité de notre vie politique que de l'usage grave pour lequel elle a été prévue.