Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du mardi 31 juillet 2018 à 21h30
État au service d'une société de confiance — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

La religion n'a rien à faire ici, mais en matière d'écoute, je pense que vous avez des leçons à prendre.

On s'aperçoit que la société de confiance dont vous nous parlez – c'est en lien avec certains sujets de l'actualité récente – est une société de défiance à l'égard de tout ce qui peut être assimilé à l'État : les fonctionnaires, le service public… Vous proposez en réalité, à moyens constants, d'augmenter toujours la charge de travail des administrations, après avoir montré ces derniers temps toute l'affection que vous avez pour elles, ou plutôt toute la défiance que vous nourrissez à leur encontre.

Le problème est qu'on ne peut pas demander à l'administration de faire toujours plus, tout en supprimant 120 000 fonctionnaires. Vous souvenez-vous de l'affaire Lactalis ? Dans l'administration, les effectifs de contrôle sont en baisse. Ceux de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes – DGCCRF – sont passés de 3 600 personnes en 2008 à 3 000 en 2012. Emmanuel Macron et votre majorité en suppriment encore 45 en 2018.

Alors que vous demandez toujours plus à l'administration, vous affaiblissez ses capacités de contrôle et de réaction face à des scandales que tout le monde s'accorde à dénoncer. Le projet de loi ne fait qu'aggraver la situation : vous continuez à faire maigrir les moyens de l'État, que vous détestez dans tout ce qu'il représente, qu'il s'agisse de la hiérarchie policière ou préfectorale, ou des fonctionnaires, comme l'a montré récemment une partie de la majorité.

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