Les trois facteurs favorables qui avaient expliqué le surcroît de croissance en 2017 se sont inversés. Les taux d'intérêts remonteront dès la fin de cette année, du fait de la fin des politiques monétaires accommodantes de la Réserve fédérale des États-Unis – la Fed – et de la Banque centrale européenne, la dégradation de la parité entre l'euro et le dollar et la forte hausse du baril de pétrole pénaliseront la croissance française.
De plus, le Brexit, avec les incertitudes qu'il fait peser sur l'avenir des relations entre le Royaume-Uni et le reste du monde, et, surtout, la stratégie protectionniste du Président des États-Unis en matière de commerce international déstabilisent les acteurs économiques. Le ralentissement de la croissance est là : l'INSEE a dressé le constat d'une faible croissance de 0,2 % au premier comme au second trimestre de 2018, ce qui signifie que l'objectif retenu par le Gouvernement,qui tablait sur une croissance du produit intérieur brut de 2 % en 2018 et de 1,9 % en 2019 , n'est plus crédible. Sans un effort sans précédent d'économies – que notre groupe vous a proposées – , le respect de la trajectoire des finances publiques adoptée par le Parlement sera impossible en 2019 et en 2020.
Vous avez demandé au Comité action publique 2022, dit CAP 22, de vous faire des propositions d'économies. Ce dernier vous a transmis vingt-deux propositions pour changer de modèle, qui permettraient de réduire d'une vingtaine de milliards d'euros les déficits publics.
Monsieur le Premier ministre, ma question est toute simple : pouvez-vous indiquer à la représentation nationale les grands axes d'économies que vous envisagez de réaliser ?