Peut-on encore accepter qu'un Français sur cinq, soit 13 millions de personnes, se soigne moins bien que les autres ? En moyenne, en effet, ceux qui ne savent pas utiliser le numérique vont une fois de plus par an chez le médecin, car il est plus compliqué d'obtenir un rendez-vous et de bonnes informations quand on n'a pas internet.
Acceptons-nous que ces personnes aient besoin de 20 % de temps en plus pour trouver un emploi, car 75 % des offres demandent des compétences de base en numérique ?
On peut aussi évoquer l'accès aux services publics, car il est vrai que nous irons loin et très vite en matière de numérisation – mais nous penserons aussi à ceux qui ne savent pas l'utiliser et nous resterons engagés en leur faveur. Accepterons-nous encore que ces personnes paient plus cher que les autres ? Ce sont, en effet, souvent les plus pauvres et, parce qu'ils ne peuvent pas comparer les prix, ils paient au prix fort.
En Dordogne, le 19 juillet, le Président de la République l'a redit : nous allons continuer à numériser, mais nous allons aussi et surtout continuer à humaniser. Le pass numérique est en effet une manière de remettre de l'humain dans le numérique.
Concrètement, il s'agit d'un titre qui permet de bénéficier de dix à vingt heures de formation et d'accompagnement dans une structure proche de chez soi, en milieu rural comme en milieu urbain, dans les quartiers populaires. Ce pass été rendu possible par douze mois de travail avec l'Association des régions de France, les départements de France et les associations de collectivités. Nous nous sommes mis d'accord sur ce dispositif et pour le financer ensemble. La Banque des territoires participera au financement de la structuration de toutes les organisations et associations qui l'assureront localement.
L'année 2018 a été celle de la stratégie, 2019 sera celle du déploiement et 2020 celle du passage à l'échelle.