Monsieur le président, madame la présidente de la commission des affaires sociales, mesdames et messieurs les rapporteurs, mesdames et messieurs les députés, « de tous les actes, le plus complet est celui de construire », écrivait Paul Valéry. Mais il est un acte encore plus complet, me semble-t-il : celui d'agir résolument pour donner à chacun – jeune, salarié, demandeur d'emploi, entreprise – les moyens de construire, c'est-à-dire de se projeter sereinement dans l'avenir. C'est justement à cette mise en abyme que nous avons collectivement participé ces derniers mois en élaborant une loi destinée à permettre à chacun, notamment aux plus vulnérables, de construire librement son avenir professionnel, et non de le subir dans un monde en profonde mutation.
Nous y avons oeuvré collectivement, d'abord en faisant et en partageant le diagnostic et en menant des concertations avec tous les acteurs, puis en incitant les partenaires sociaux à négocier. Je salue d'ailleurs leur volonté d'un nouvel agenda social ambitieux à la rentrée : assurance chômage, santé au travail, travailleurs des plateformes, inclusion des plus vulnérables. Durant tous ces mois de travail en commun, nous étions habités par la volonté viscérale de mettre fin à la résignation face aux déterminismes et aux discriminations, qui fait inexorablement le lit de la précarité et du chômage. C'est ainsi que nous avons élaboré ce projet de loi d'émancipation sociale par le travail et la formation. Acte II de l'engagement présidentiel de la rénovation de notre modèle social, ce texte complète l'acte I, la loi pour le renforcement du dialogue social, que vous votiez il y a un an jour pour jour.