Madame la présidente, monsieur le ministre d'État, madame la rapporteure, mes chers collègues, nous sommes saisis en lecture définitive du projet de loi pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie. Cet examen final s'inscrit dans un contexte particulièrement préoccupant, marqué par une immigration, tant légale qu'illégale, devenue hors de contrôle. Vous avez d'ailleurs, monsieur le ministre d'État, évoqué très clairement une submersion migratoire.
Votre texte, malheureusement, ne répond ni à l'urgence de la situation, ni aux attentes concrètes de nos concitoyens. Vous pourrez continuer à vous répandre dans les médias pour expliquer en quoi votre politique est ferme : la réalité est tout autre, puisque ce projet de loi n'est marqué que du sceau du laxisme, de la permissivité et de l'abandon de toute volonté de maîtrise des flux migratoires en direction de notre pays, la France.
Chaque mois, de nouvelles routes sont ouvertes par les passeurs. Les côtes espagnoles deviennent le principal lieu de débarquement de migrants illégaux en Europe et notre voisin ibérique a dernièrement fait face à de violentes attaques à Ceuta. La Tunisie voit s'éloigner sa jeunesse, en quête d'un autre futur, sur des rafiots de fortune. L'Italie ferme ses ports et la France, plus que jamais isolée dans le concert des nations européennes, observe les bateaux passer au large de la Corse pour mieux en accueillir les occupants une fois qu'ils ont accosté ailleurs.
Chaque jour, les points durs de l'immigration illégale en France se rappellent à nous comme autant de preuves de votre inaction coupable. Avant-hier encore, à Calais, quatre CRS furent blessés, dont un gravement, lors d'un guet-apens à base de jets de pierres mené par des migrants alcoolisés.