Aucun moyen sonnant et trébuchant ne soutient les quatre misérables articles de ce projet de loi. Aucun personnel supplémentaire n'a été recruté, aucune formation n'est prévue, en particulier pour les agents des services publics confrontés aux victimes. Mais ces agents ne sont pas les seuls à avoir besoin d'une formation. La formation des policiers, des personnels de la justice, de la santé, de l'accompagnement social auraient dû être une priorité de ce Gouvernement, et se traduire par des moyens suffisants.
Ce texte souffre également de l'absence d'une vision globale. Si les viols, les agressions sexuelles ou le harcèlement existent, c'est parce que nous vivons dans une société où la domination masculine reste prégnante. Pour la combattre, il faut lutter contre les stéréotypes sexistes dès le plus jeune âge, et consentir à donner les moyens nécessaires pour améliorer l'éducation délivrée dès le plus jeune âge.
Nous déplorons également que la charge de la preuve n'ait pas été renversée, dans le cas des viols sur mineur alors qu'à la violence de l'acte subi par la victime s'ajoute celle de devoir prouver l'absence de consentement, le fauteur étant présumé avoir agi normalement.
Bref, les questions fondamentales dont les violences sexuelles ne sont que le nom, ne seront pas traitées dans ce texte, ni totalement ni partiellement, car il n'y a pas le commencement d'un changement. Et pour cause : vous n'en avez pas la volonté politique.
Je me disais bien, aussi, que l'austérité qui caractérise ce gouvernement ne pouvait offrir un cadre mental susceptible de proposer des solutions à la hauteur du mouvement #MeToo. C'était évident, mais j'étais loin de penser que nous serions à ce point éloignés des exigences portées dans la société. Je n'attendais pas grand-chose de ce gouvernement, mais vous avez réussi à me décevoir, car aucun des moyens que nous attendions n'ont été donnés.