Je le sais bien, mais permettez-moi de vous expliquer les raisons de son dépôt !
Rien en amont dans le domaine de l'éducation. Rien pour renforcer les moyens d'actions de la police et de la justice. Aucune proposition concrète en faveur de l'hébergement d'urgence des femmes victimes de violences conjugales. Élue de Seine-Saint-Denis, je reçois régulièrement dans ma permanence des femmes victimes de violences conjugales. Non seulement elles ont parfois des difficultés pour déposer plainte au commissariat, mais il leur est extrêmement difficile de trouver un hébergement d'urgence.
Vous pouvez faire adopter des lois pour que la justice aille plus loin, mais si vous n'accordez pas les moyens nécessaires pour accompagner concrètement ces femmes, vous passez à côté des urgences.
De même, le financement des associations est totalement absent de ce projet de loi, alors que les associations mènent un combat essentiel contre les inégalités et les violences faites aux femmes. Vous avez manqué ce rendez-vous crucial ! On se souvient que les permanences téléphoniques de l'association européenne contre les violences faites aux femmes avaient explosé sous les appels au moment du mouvement #MeToo. Aujourd'hui, le Gouvernement veut reprendre le dispositif à son compte en créant son propre numéro, ce qui peut être discuté et discutable.
En tout cas, les moyens accordés aux associations ne permettront pas d'accompagner leur action et encore moins de la renforcer. Au contraire, elles sont soumises, elles aussi, au principe d'austérité, qui vous lie et bride les politiques publiques.