Intervention de François Eyraud

Réunion du mardi 17 juillet 2018 à 10h15
Commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance

François Eyraud, directeur général de Danone France :

Monsieur le président, nous vous remercions de nous accueillir pour participer à ce débat.

L'entreprise Danone a été fondée en 1919 pour commercialiser des yaourts naturels, son objectif initial étant d'améliorer la santé des enfants en Espagne, qui rencontraient des problèmes de digestion. Depuis le début de son histoire, Danone s'est préoccupée des bienfaits reconnus des yaourts et de l'alimentation. L'entreprise a toujours collaboré avec les scientifiques pour comprendre les effets de l'alimentation sur la santé des personnes.

En 1991, une dizaine d'années avant la création du Plan national de nutrition santé (PNNS), a été créé l'Institut Danone, dont la vocation était de réunir des experts de l'alimentation et de proposer des outils pratiques pour contribuer à l'amélioration de l'alimentation de la population, et en particulier chez les enfants.

Cet Institut a mené un certain nombre de réflexions et d'échanges avec les professionnels et les scientifiques et a participé à des programmes pédagogiques sur l'alimentation.

Aujourd'hui, tout le monde a pris conscience que l'alimentation est au coeur du « capital santé » de chaque individu. Franck Riboud, en prenant la tête de l'entreprise en 1996, au moment de l'évolution de nos portefeuilles, a défini la mission de l'entreprise : apporter la santé par l'alimentation au plus grand nombre.

Pour atteindre cet objectif, nous travaillons depuis des années sur la reformulation des produits, nos portefeuilles évoluant en fonction des connaissances scientifiques, des attentes des consommateurs et des besoins des populations. Nous centrons notre offre sur des produits quotidiens et fins.

Entre 2009 et 2016, nous avons confirmé des engagements en matière nutritionnelle, sur différents axes. Le premier est l'amélioration de la qualité nutritionnelle. Nous avons, par exemple, accéléré la diminution de la présence de sucre dans les produits, compte tenu du profil alimentaire de la population française.

Deuxièmement, nous nous sommes engagés à changer positivement les comportements alimentaires. Pour ce faire, nous travaillons sur le projet Clémantine, qui vise à accompagner, dans les cantines, les professionnels qui s'occupent des enfants pour les conseiller sur une alimentation saine, dès le plus jeune âge.

Troisièmement, nous contribuons, avec des instituts, à un certain nombre d'études relatives à la connaissance des pratiques alimentaires – selon les âges, les populations, le niveau socioéconomique, etc. Nous avons toujours été très ouverts aux échanges avec l'ensemble des autorités, gouvernementale et parlementaire. À ce titre, j'ai participé aux Etats généraux de l'alimentation, où j'ai coprésidé l'atelier 5 sur l'amont agricole. Laurence Peyraut-Bertier a travaillé, quant à elle, sur le cycle du plastique.

Le quatrième engagement est celui d'un marketing responsable envers les enfants ; nous avons signé l'European Pledge.

Le cinquième axe concerne les informations que nous apportons au consommateur ; des informations qui se doivent être le plus claires possibles. Nous sommes l'une des premières entreprises à avoir adhéré au Nutri-Score, que nous sommes en train de mettre en place sur nos produits frais.

En 2017, notre nouveau président, Emmanuel Faber, a réaffirmé l'engagement du groupe au principe One Planet, One Health, par lequel nous nous engageons à prendre soin de la planète. Nous pensons que l'alimentation et la bonne santé de la planète sont liées. Les modèles agricoles, la biodiversité nous paraissent essentiels dans le cadre de la mission de notre entreprise : contribuer à une bonne alimentation en prenant soin de notre planète.

Vous avez très bien résumé, Monsieur le président, nos différentes activités. En France, nos quatre grands métiers sont les produits frais et l'offre végétale, les eaux minérales et les boissons aromatisées, la nutrition infantile, connue sous la marque Blédina, et la nutrition médicale – produits commercialisés dans les pharmacies et les hôpitaux pour corriger des déficiences et aider des personnes malades à rééquilibrer leur alimentation.

Nous avons acheté, voilà un an et demi, l'entreprise américaine WhiteWave, leader des produits bio au niveau mondial. Danone est donc, aujourd'hui, le leader mondial en bio, avec notamment des laits biologiques. Cela démontre la façon dont nous produisons nos offres alimentaires.

Danone est, en France, totalement ancrée dans les territoires. Nous possédons douze sites industriels – vingt-quatre avec les sites logistiques – qui couvrent la quasi-totalité des régions. Nos usines sont en général proches des bassins de production, laitiers ou végétaux. Nous avons une relation directe, pour les produits frais, avec plus de 2 000 agriculteurs et éleveurs, que nous accompagnons sur un certain nombre de critères. Enfin, 8 000 personnes travaillent dans nos usines et nos centres logistiques pour offrir au consommateur les meilleurs produits possible ? Notre maillage territorial est important.

L'objectif de l'entreprise est, non pas uniquement de générer de la richesse pour ses actionnaires, mais de participer à une bonne alimentation et à des modes de production respectueux. Loin de nous considérer comme une entreprise parfaite, nous apprenons en avançant, notamment grâce à la science. Nous faisons en permanence évoluer nos systèmes de production en amont, de transformation et de commercialisation, ainsi que les recettes, de façon à offrir des produits qui donnent du plaisir et qui s'intègrent dans une alimentation saine.

Suite aux États généraux de l'alimentation (EGA), nous avons pris trois engagements pour aller encore plus loin. Je laisserai ma collègue Laurence Peyraut-Bertier vous les présenter.

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