Intervention de François Eyraud

Réunion du mardi 17 juillet 2018 à 10h15
Commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance

François Eyraud, directeur général de Danone France :

Notre volonté est de rouvrir le débat sur la valeur des produits et le rapport à l'alimentation. Aujourd'hui, pour vendre davantage, il faut baisser le prix, faire des grandes promotions – entre 20 % et 70 %. Or nous sommes persuadés que si nous expliquons nos offres au consommateur, il sera prêt à valoriser le contenu.

Lors de cette journée, nous allons à la rencontre des consommateurs, des salariés de Danone, pour leur expliquer la chaîne de valeur. Par exemple, nous expliquons aux personnes travaillant dans les usines comment nous transformons les produits. Nous nous faisons accompagner d'éleveurs qui leur expliquent leur façon de travailler, afin qu'ils puissent constater de visu qu'un travail sérieux est réalisé. Qu'il s'agit de leur voisin fermier, que Danone sélectionne des ingrédients de bonne qualité pour fabriquer de bonnes recettes.

Nous avons vraiment à coeur d'expliquer ce qu'est un aliment et comment il est produit. Ainsi, nous voulons les engager à changer de modèle et à accompagner cette transformation. Et pour que cette démarche ne soit pas perçue comme mercantile, nous avons choisi d'investir le chiffre d'affaires que nous avons réalisé ce jour-là, grâce aux consommateurs qui auront fait le choix d'accompagner les filières, dans des projets qui aideront les agriculteurs à évoluer vers des modèles agricoles différents. L'objectif est non pas de transférer l'argent aux agriculteurs, mais monter des projets et d'utiliser ces fonds pour faire évoluer le modèle agricole.

Bien entendu, à travers vos politiques publiques, vous avez un pouvoir bien plus important que nous pour changer les choses, mais c'est une façon militante de mettre le sujet sur la table et de définir quelle alimentation nous voulons. Le consommateur, en choisissant un produit, choisi le monde dans lequel il veut vivre.

Nous, nous ne souhaitons pas un monde du « toujours moins cher, toujours plus massif ». D'ailleurs, sachez que la plupart des exploitations agricoles avec lesquelles nous travaillons, dans le monde, n'ont pas plus d'une quinzaine de vaches – en moyenne. En France, une ferme moyenne qui fournit le lait à Danone dispose en moyenne de 70 vaches. On va le collecter dans l'ensemble du territoire.

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