Je suis parlementaire depuis seize ans et je souhaiterais exprimer une certaine amertume. J'ai été membre de la commission d'enquête sur l'affaire Cahuzac et je me suis passionné pour ses travaux : les auditions étaient très intéressantes et des convergences politiques sont apparues sur certains sujets. Je sais, madame la présidente, que la configuration de la commission d'enquête que vous avez réunie n'est pas traditionnelle : beaucoup de personnes extérieures sont intervenues, ce qui a créé un climat difficile, des procédures judiciaires étaient en cours et cette affaire a provoqué une véritable folie médiatique. Mais peut-être avez-vous fait montre d'un peu d'intransigeance à propos de certaines demandes d'audition – je crois que l'on aurait pu s'entendre.
Je regrette que l'on aboutisse à un désaccord. Vous aviez donné une certaine impulsion aux travaux de la commission des Lois, si bien que je pensais que nous pourrions dépasser certains clivages. Je déplore également que vous ayez subi des insultes ; c'est inacceptable. Je regrette qu'Alexandre Benalla ait été invité sur un plateau de télévision pendant nos travaux. Cela crée, pour la population, des images contrastées, et l'on se demande à quoi on sert. Je regrette enfin les motions de censure et leur aspect théâtral, car l'affaire Benalla ne les justifiait pas, et j'assume ce propos.
J'espère que nous recouvrerons la capacité de travailler ensemble correctement et que la commission des Lois, ô combien appréciée, pourra reprendre ses travaux dans l'atmosphère de bonne entente qui y régnait avant cette mauvaise passe. Je souhaite que nous en tirions quelques leçons concernant le fonctionnement des commissions d'enquête, dont nous pourrions améliorer l'organisation.