Intervention de Cédric Villani

Réunion du jeudi 12 juillet 2018 à 9h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, député, premier vice-président de l'Office, rapporteur :

Sur la question de la pollution visuelle, nous sommes dans un domaine subjectif où les goûts peuvent changer. On sait tous, les uns et les autres, quand on voit des réalisations architecturales des années 1970, dont certaines liées aux moyens de transport, que, quelquefois, on ne comprend plus comment cela a été possible en son temps. Les déploiements que nous évoquons pouvant se dérouler sur de longues périodes, il se peut que les goûts évoluent d'ici la mise en l'oeuvre. En outre, l'acceptabilité ne sera pas la même aux Émirats arabes unis, en Europe ou en Amérique : dans le désert, il y aura beaucoup moins de problèmes... C'est cependant une vraie question, que l'on retrouve, par exemple, avec les aménagements du Grand Paris Express, avec ponts, viaducs ou souterrains. Les ingénieurs des Ponts considèrent qu'un pont, c'est un bel ouvrage d'art, quand les agriculteurs expliquent qu'ils n'accepteront jamais un tel passage dans leurs champs. La sensibilité publique devra s'exprimer autant que les considérations technologiques et économiques.

Sur l'exposition universelle, les fondamentaux technologiques sont en effet déjà anciens. Un certain nombre d'innovations récentes se sont rajoutées et, à la fin, nous nous trouvons face à une problématique d'intégration technologique et économique. Même si les différents éléments étaient « dans l'air » depuis longtemps, le fait de les présenter ensemble est une autre affaire. Les progrès rapides et les innovations des cinq dernières années nous ont frappés au fil des auditions, sous la pression de la médiatisation et de l'émergence rapides de deux ou trois projets industriels en très forte concurrence, avec une course pour être le premier démonstrateur, pour avoir les premiers grands contrats, etc. L'investissement majeur de Virgin, qui a accolé son nom à l'entreprise, représente une étape importante, avec une forte exposition médiatique. On ne peut séparer médiatisation et développement scientifique et technologique. À la fin des fins, même s'il s'avère que ces projets ne sont pas économiquement viables, qu'ils ne sont susceptibles de s'appliquer que dans certaines régions du monde, il en sera ressorti quelques innovations technologiques qui, sûrement, seront utiles dans d'autres domaines.

Sur le rôle des régions, c'est effectivement déjà le cas. Un intérêt a déjà été manifesté par les régions : les deux centres de recherche et pistes d'essai ont été construits, près de Toulouse et de Limoges, avec l'aide des collectivités publiques. Les acteurs régionaux entendent ne pas être oubliés, surtout si les lignes peuvent être limitées à quelques centaines de kilomètres, mais surtout en raison du développement économique et industriel qui serait induit.

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