Qu'il s'agisse de la Chine, avec ses marchés protégés et ses subventions massives aux entreprises, ou des États-Unis, avec le virage protectionniste suscité par le président Trump et son gouvernement, et leur volonté de négocier ou de quitter unilatéralement les traités et accords commerciaux – je pense à l'accord avec la Corée du Sud ou encore à l'ALENA avec le Canada et le Mexique, au partenariat transpacifique dont M. Trump a voulu se retirer et le TAFTA avec l'Europe, toujours au point mort –, ne pensez-vous pas qu'étant donné le non-respect croissant des règles commerciales internationales par des pays de premier plan, la politique de libre-échange a entamé un déclin ? N'est-ce pas le signe que ceux qui continueront de respecter les règles sans se protéger ne pourront que perdre face aux autres États qui adoptent une politique protectionniste ? Enfin, rappelons qu'il ne s'agit pas d'une négociation commerciale, mais d'une action unilatérale contre les règles internationales.
Nous devons examiner avec l'ensemble de nos partenaires européens la situation et ses conséquences au-delà de la France, ainsi que les mesures qui pourraient être prises par tous les pays européens. Pour être efficace, notre réaction ne peut être que collective. Ne craignez-vous pas que l'administration Trump ne tente de négocier individuellement, avec chaque pays membres de l'Union, pour diviser et négocier au mieux de ses intérêts ?
S'agissant du Canada, enfin, il me semble indispensable que vous rappeliez précisément les faits, car le CETA donne lieu à d'innombrables fantasmes sur l'invasion des viandes canadiennes, et ainsi de suite. Il faut marteler la réalité, qui est celle-ci : les organismes génétiquement modifiés (OGM) n'entrent pas en France, point barre. Je remercie la présidente de la commission des affaires étrangères d'avoir rappelé ces éléments mais il reste encore beaucoup à faire, car il circule encore beaucoup de contre-vérités – même si je note que la FNSEA a commencé de rectifier sa position en la matière.