Intervention de Marielle de Sarnez

Réunion du mercredi 16 mai 2018 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarielle de Sarnez, présidente :

Nous avons le plaisir d'accueillir M. Olivier Richard, ambassadeur de France en Birmanie, venu faire le point sur la crise des Rohingyas et sur la situation politique du pays, et M. Henry Simonin, de la direction d'Asie et d'Océanie du ministère de l'Europe et des affaires étrangères. Á la demande de M. l'ambassadeur, l'audition se tient à huis clos ; j'espère que cette pratique évoluera, car la diplomatie requiert de la transparence.

Plusieurs attaques revendiquées par l'Armée du salut des Rohingyas de l'Arakan (ARSA), en octobre 2016 et en août 2017, ont servi de prétexte à une vaste opération de nettoyage ethnique contre les Rohingyas dans l'État de l'Arakan. Cela a conduit à un exode massif qui a vidé cette région de l'essentiel de sa population rohingya. Quelque 800 000 Rohingyas ont fui vers le Bangladesh, s'ajoutant à ceux qui y avaient déjà trouvé refuge lors de précédentes vagues de violence, si bien que plus d'un million de Rohingyas seraient désormais réfugiés au Bangladesh.

À la fin du mois de décembre 2017, nos collègues Jean-François Mbaye et Christophe Naegelen se sont rendus au nom de notre commission au Bangladesh. Ils ont en particulier visité le camp de Kutupalong, ils nous ont fait le compte rendu exhaustif de la situation qui y règne et décrit comme malheureusement très incertaines les perspectives de rapatriement. L'application de l'arrangement relatif au retour des personnes déplacées de l'État de l'Arakan conclu le 23 novembre 2017 entre la Birmanie et le Bangladesh a pris beaucoup de retard et sa mise en oeuvre apparaît d'autant plus incertaine que les conditions d'un retour sûr semblent loin d'être réunies. Á cet égard, l'une des priorités devrait être de donner enfin une identité à cette population apatride.

Quelles sont, selon vous, les perspectives du processus de rapatriement ? Les conditions d'un retour sûr, digne, volontaire et durable vous semblent-elles pouvoir être réunies ? Quel est l'état de mise en oeuvre des recommandations de la commission présidée par Kofi Annan ? L'accès des organisations humanitaires aux Rohingyas a-t-il progressé ?

Plus généralement, quelle analyse faites-vous de la situation politique en Birmanie et du processus de transition démocratique ? Quel est le rapport de forces au sommet de l'État entre le gouvernement civil birman et particulièrement la conseillère spéciale, Aung San Suu Kyi, d'une part, l'armée d'autre part ? Est-il de bonne stratégie d'opérer cette distinction et de maintenir notre soutien politique au gouvernement civil ?

Enfin, que penser de la réponse de la communauté internationale, de l'Union européenne et de la France à la crise humanitaire que subissent les Rohingyas ?

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