Il y a plusieurs raisons à cette situation. D'abord, les ministres ont été « posés », seuls, à la tête d'administrations qui n'ont changé en rien. Aung San Suu Kyi ne peut faire autrement que de gouverner avec une administration issue de l'armée : les militaires ayant pris le pouvoir en 1962, les administrateurs des générations précédentes ont disparu. Or, il est très difficile de contrôler, seul, une administration. Ensuite, Aung San Suu Kyi contrôle tout. On verra comment il en ira avec le nouveau président de la République. Institutionnellement, c'est lui qui a le pouvoir exécutif ; Aung San Suu Kyi n'a de pouvoir exécutif que par délégation du président de la République, mais elle est sa supérieure hiérarchique au sein du parti majoritaire au Parlement, celui-là même qui élit le président de la République.