La situation des Rohingyas est un drame absolu, car ils n'ont le choix qu'entre deux inhumanités : l'enfermement, privés de tout, dans leurs villages, voire dans des zones où les villages ont été rasés, ou une vie tout aussi terrible et misérable dans les camps au Bangladesh. On avait le sentiment qu'il suffirait qu'ils reviennent chez eux pour que les choses rentrent dans l'ordre, mais la situation est bien plus terrible. C'est pourtant du sort de 1,3 million de personnes qu'il est question. Il faut donc ne relâcher la pression de la communauté internationale à aucun moment, et peut-être même la relancer et la reformuler, car elle est plutôt faible. Nous ne devons pas non plus relâcher l'effort humanitaire. Enfin, il faut d'une manière ou d'une autre plaider auprès du gouvernement civil et des autorités birmanes pour que la Birmanie traite la question de l'apatridie des Rohingyas. Le droit international interdit de créer des apatrides et la communauté internationale ne peut accepter qu'il y ait 1,3 million d'apatride dans cette partie du monde, dont les enfants, pour beaucoup issus de viols, naîtront eux aussi apatrides. La communauté internationale ne fait pas assez et la France, dont je sais qu'elle est présente dans les enceintes internationales, doit faire encore davantage. L'Europe doit, elle aussi, se mobiliser plus encore.