J'y suis allé en mars 2017, avant la grande crise actuelle, et j'ai pu me déplacer assez librement, mais j'ai dû imposer aux autorités birmanes d'être accompagné par des ONG françaises pour qu'elles puissent visiter leurs installations. Depuis lors, l'accès n'est plus possible, à ceci près que deux visites dans la région ont été organisées pour le corps diplomatique. J'ai participé à la première, mon adjointe à la seconde. On nous a fait rencontrer des Rohingyas, des hindous et des Rakhines, mais les discours sont calibrés et l'on sent que ces gens ont peur. Le plus intéressant a été que nous avons survolé pendant une heure la plaine du Nord de l'État Rakhine en hélicoptère. Ce faisant, nous avons constaté l'ampleur des dégâts : des villages brûlés à perte de vue en octobre dernier, et en mars des villages rasés au bulldozer. Pour cette raison, ces visites ont été très utiles, en dépit de l'aspect « village Potemkine » des rencontres organisées pour nous.