Intervention de Christophe Naegelen

Réunion du mardi 17 juillet 2018 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Naegelen :

Monsieur le ministre, mon collègue Sylvain Waserman et moi-même sommes co-rapporteurs de la mission d'information sur l'avenir de la zone euro, pour laquelle nous rédigeons actuellement un rapport. Les auditions auxquelles nous avons déjà procédé ont mis en évidence que l'union bancaire constitue une base commune, notamment pour ce qui est de l'impôt sur les sociétés, et pourrait à ce titre représenter la première étape d'un travail à réaliser au sein des dix-neuf pays de la zone euro. Cependant, pour progresser efficacement, nous aurions besoin de constituer un noyau de deux ou trois États, comprenant évidemment ces partenaires historiques que sont la France et l'Allemagne, avant d'envisager une convergence sociale et fiscale plus large. En effet, si cette convergence est aujourd'hui souhaitée par la majorité des États, ceux-ci ont du mal à faire les premiers pas, car il leur est difficile de se mettre d'accord sur un socle commun – ce qui revient en grande partie à se demander s'il faut niveler par le haut ou par le bas. Pensez-vous que, politiquement parlant, cette solution consistant à avancer d'abord à deux trois États soit envisageable ?

Par ailleurs, j'ai effectué le déplacement en Irlande et en Irlande du Nord dans le cadre de la mission d'information sur le Brexit, ce qui m'inspire deux réflexions.

Premièrement, la frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord est une frontière qui aujourd'hui n'existe pas. Quand on évoque la question avec les responsables du Parti unioniste démocrate – Democratic Unionist Party (DUP) –, ils reconnaissent ne pas vouloir d'une frontière dont l'absence va leur permettre d'inonder le marché européen avec des produits ne respectant pas les normes s'imposant en Europe, autrement dit en pratiquant une concurrence complètement déloyale – et bien sûr, ils pointent l'Europe du doigt en disant que si quelqu'un doit construire la frontière, c'est elle !

Deuxièmement, la problématique entre les unionistes et les loyalistes est toujours d'actualité et, de ce point de vue, Belfast est une véritable poudrière. Rebâtir une frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord, ce qui reviendrait à différencier le Royaume-Uni de l'Europe, pourrait avoir pour conséquence de replonger cette région dans les années sanglantes qu'elle a connues à la fin du XXe siècle.

Monsieur le ministre, j'aimerais connaître votre position sur ces deux questions.

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