Monsieur le ministre, le président des États-Unis d'Amérique joue le rapport de force permanent. Il contrarie ses alliés traditionnels – le Royaume-Uni, l'Europe de l'Ouest, le Canada ou encore le Mexique –, et lutte contre le multilatéralisme, multipliant les décisions de retrait – cela a été le cas pour l'accord sur le climat, l'accord sur le nucléaire iranien, ou encore l'accord Amérique-Pacifique – et faisant sa propre application dans le domaine international du principe America first. Il essaie de mettre à mal l'unité européenne en faisant de la quasi-ingérence et en essayant de traiter séparément avec chaque État – je pense à l'exemple de l'Allemagne sur l'automobile, mais il y en a bien d'autres.
Cette attitude nécessite de la part de l'Europe une cohésion sans faille, et qui doit être régulièrement réaffirmée. Si des décisions fortes ont été prises conjointement par la France et l'Allemagne sur la défense, ainsi que sur le renforcement du budget de la zone euro, l'Allemagne a cependant rejeté la proposition française d'instaurer un ministre de la zone euro : n'est-ce pas là une faiblesse persistante face à la situation internationale que nous connaissons ?