Monsieur le ministre, les 11 et 12 juillet, vous participiez au sommet biannuel de l'OTAN à Bruxelles. À cette occasion, Donald Trump a réitéré ses critiques concernant le financement de l'Alliance atlantique. Ce même président américain semble mépriser les organisations internationales, dont les États-Unis faisaient autrefois pleinement partie, à savoir l'OMC, l'OTAN, l'ONU, et j'en passe. Par ailleurs, nous savons tous ici à quel point la guerre commerciale avec l'Union européenne engagée par Donald Trump est dangereuse à court terme. Selon le FMI, les prévisions de croissance mondiale pourraient même chuter de 0,5 point d'ici à 2020, c'est-à-dire en dix-huit mois, si ces tensions se poursuivent.
Face à cette entreprise de déstabilisation, les pays européens et au premier chef la France doivent établir une stratégie claire pour maintenir un dialogue mondial et efficace. Que prévoit le Quai d'Orsay pour concilier ce nouveau leadership français du multilatéralisme et notre lien historique avec les États-Unis ?
Par ailleurs, la France et l'Allemagne ont conclu le 29 avril 2018 un accord de partenariat pour construire le système de combat aérien futur (SCAF) drone et avion de chasse, avec pour acteur majeur Airbus. La France a été désignée leader du projet et d'autres pays pourraient également nous accompagner. Cette coopération franco-allemande pourrait garantir sur plusieurs années des milliers d'emplois dans l'aérospatial et marquerait un tournant réel dans la construction de l'Europe de la défense, qui n'a que trop tardé. Pourtant, la fragilité institutionnelle de l'Union européenne, marquée par le Brexit et les récents événements politiques en Allemagne, pourrait retarder la mise en oeuvre des contrats prévus pour 2025. En y ajoutant l'attitude hostile américaine, tous ces risques nous montrent à quel point un fin équilibre entre diplomatie et commerce est essentiel. Comment la France garantira-t-elle l'effectivité de cette coopération historique pour l'Europe ?