Le 11 juillet dernier, lors du sommet de l'OTAN auquel vous participiez aux côtés du Président de la République, le président des Etats-Unis a de nouveau fustigé le projet de gazoduc Nord Stream 2, assurant, entre autres formules qui lui sont coutumières, que l'Allemagne est prisonnière de la Russie. Ce gazoduc vise à doubler d'ici à 2020 les capacités de livraison du gaz russe en Europe, en passant par la mer Baltique. En effet, les gisements de deux pays clé, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, sont appelés à se tarir dans les années à venir, et le nouveau gazoduc doublera donc la capacité de la Russie de fournir du gaz à l'Europe et consolidera sa place de premier fournisseur.
Les Européens restent divisés sur le sujet. Les anciens pays du bloc soviétique estiment que ce projet n'est qu'une arme politique entre les mains du Président russe pour fragiliser un peu plus l'Ukraine, qui perdra une partie de ses droits de transit. Par ailleurs, ce projet rendrait l'Union européenne davantage dépendante énergétiquement de la Russie, à l'instar de l'Allemagne qui en importe déjà 40 % de son énergie. Pourriez-vous nous indiquer la position de la France à ce sujet et, plus largement, les perspectives d'une politique européenne de l'énergie ?