Intervention de Geneviève Darrieussecq

Réunion du mercredi 25 juillet 2018 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Geneviève Darrieussecq, secrétaire d'État auprès de la ministre des Armées :

Conformément à l'article 2 de la LPM. C'est bien pour cela que j'ai indiqué que ce point avait été inscrit dans la LPM.

M. Corbière souhaite savoir ce que je pense des propositions issues du rapport sur les harkis. Elles me semblent équilibrées. Je dois toutefois dire que les harkis, que je rencontre régulièrement, ne sont pas très unis, ce qui constitue une difficulté, avec une multitude d'associations comptant un petit nombre de membres, qui sont davantage occupées à rivaliser entre elles qu'à porter un message commun. Le préfet Ceaux a fait un travail de fond important avec le groupe de travail et rencontré sur tout le territoire des représentants de harkis de la première et de la deuxième génération. Ce rapport est une synthèse de différents messages. Comme pour de nombreux anciens combattants, de ce conflit particulièrement, la demande est avant tout une demande de reconnaissance, de leur participation à ce conflit et de leur nationalité française. Il faut d'ailleurs souvent rappeler, leur rappeler, que les harkis sont français et remettre ainsi la mairie au milieu du village, ce que je fais régulièrement.

Certaines demandes de réparation émanant d'un petit groupe bien identifié sont assez farfelues avec des demandes de réparation allant jusqu'à 40 milliards d'euros… Il faut savoir que la première génération de harkis a bénéficié, rapportée à son nombre, de la même réparation que celle accordée aux rapatriés. En revanche la deuxième génération a pu souffrir de difficultés pour parvenir à l'autonomie, occuper un emploi, en raison d'une scolarité et d'une formation déficientes. Il est selon moi essentiel d'encourager cette autonomisation avec, le cas échéant, un soutien social pour les plus fragiles. Je peux vous annoncer que la petite partie des harkis qui demandent des choses déraisonnables ne sera pas contente et va le faire entendre mais, je le répète, il s'agit de quelques personnalités isolées qui ne sont pas du tout représentatives des harkis en France.

Les harkis doivent être traités avec beaucoup d'égards et je vous encourage à lire ce rapport. Il est très bien écrit et la plume formidable du préfet Ceaux décrit la situation des harkis avec beaucoup de vérité, d'humanité et de sensibilité. Nous avons beaucoup de retours de harkis très satisfaits à la lecture de ce rapport et c'est pour moi une première reconnaissance.

En réponse à la question de Mme Trisse sur l'autorisation du port de l'uniforme français en Allemagne, je vais devoir explorer les arcanes du ministère pour identifier le bureau duquel dépend cette autorisation. C'est peut-être moins simple qu'il n'y paraît. Je vous donnerai une réponse argumentée quand j'aurai les éléments nécessaires.

Vous avez raison M. Thiériot. J'étais maire avant d'être secrétaire d'État et dans l'un et l'autre cas j'ai assisté à de nombreuses cérémonies, chez moi et un peu partout. Force est de constater qu'en dehors des grandes cérémonies internationales et des grands moments auxquels participent des personnalités, la désaffection des cérémonies est constante. J'en suis la première malheureuse mais c'est un fait. Ce sont toujours les mêmes enseignants, sensibilisés, qui viennent avec leur classe. Il convient de prévoir, j'en parlais avec Jean-Michel Blanquer, un travail de formation et de sensibilisation des enseignants en vue des moments pédagogiques qui précéderont le SNU, pour poursuivre et amplifier ce travail de mémoire, ce qui ne se fera pas en claquant des doigts. À titre personnel, je ne saurais pas comment imposer à un enseignant sa présence le dimanche à une cérémonie. Nous sommes loin d'un engouement alors même que des associations me demandent d'inscrire de nouveaux jours de commémoration officielle dans le calendrier. Je refuse car nous en avons déjà trop, la mémoire se dilue, on ne sait plus de quoi il s'agit et les participants sont de moins en moins nombreux. Au contraire, faisons des moments moins nombreux mais plus forts, avec une symbolique à développer, qui susciteront l'envie d'y participer. Le reste du travail de mémoire se déroulera dans les écoles, les collèges, les lycées, voire les universités.

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