Monsieur le professeur, nous sommes très honorés de vous recevoir aujourd'hui.
Dans quelle société voulons-nous vivre ? Telle est la question que pose le CCNE, une question qui est et restera toujours d'actualité, une question que tout citoyen est amené un jour à se poser. Tous les sept ans, la révision de la loi de bioéthique apporte un éclairage en lien avec les avancées scientifiques et médicales, dont le cycle est de plus en plus court, mais aussi avec l'évolution de notre société, toujours plus connectée, ayant accès à des informations parfois contradictoires, voire à des rumeurs folles, et à laquelle le temps de la réflexion fait défaut.
Le temps de la bioéthique n'est pas, nous le savons, le temps de la politique. Néanmoins, les enjeux sociétaux et les avancées de la science nous obligent à légiférer ou à adapter la loi sans ignorer les cas appelant, sinon une réponse juridique, du moins l'ouverture d'un débat. Sur ces sujets complexes, nous devons chercher un équilibre entre la liberté et la solidarité, entre l'intime et le collectif, tout en tenant compte de ce qui nous engage : le bien commun, l'intérêt général, le mieux-vivre-ensemble et les principes d'égalité et de justice.
L'élaboration de la loi doit aussi tenir compte de la réflexion éthique, dans le respect de la dignité et de la primauté de la personne. C'est pourquoi nous attendons l'avis du CCNE qui ne manquera pas d'enrichir la réflexion du législateur en vue d'un choix libre et éclairé. Et nous saluons le travail du CCNE qui a multiplié les auditions, organisé les rencontres en régions et ouvert avec son site Internet une consultation sur de grandes thématiques sociétales comme l'assistance médicale à la procréation (AMP), la fin de vie et la réflexion éthique autour du vieillissement – mais aussi sur la génétique génomique, l'embryon et les cellules souches embryonnaires, les dons d'organes, les neurosciences, l'intelligence artificielle et notre interaction avec l'environnement.