Je souhaite revenir sur l'extension de la PMA à toutes les femmes, extension qui constituerait une mesure d'égalité en supprimant une discrimination fondée sur l'orientation sexuelle et le régime matrimonial. Je crois qu'il s'agit d'une décision attendue par les Françaises et les Français et que, sur ce sujet, le politique a encore une fois un temps de retard sur la société. Pour l'affirmer, je m'appuie sur des sondages d'opinion indiquant que six à sept Français sur dix sont favorables à cette extension de la PMA.
Mon interrogation porte sur les différences existant entre ces sondages d'opinion et les convictions exprimées lors de la consultation qu'a organisée le CCNE. Je constate en effet une surmobilisation militante contre l'ouverture de la PMA, que prouve notamment un article du magazine La Vie reprenant les propos de Guillaume de Thieulloy. Ce directeur de plusieurs sites catholiques conservateurs et d'extrême-droite y parle en effet d'une surmobilisation assumée des militants opposés à la PMA pour toutes. Il ajoute aussi, dans ce même magazine, que la nomination du médecin spécialiste de la bioéthique Michel Aupetit comme archevêque de Paris a joué un rôle important dans cette mobilisation de l'Église catholique. Et j'ai également appris d'acteurs associatifs que cette dynamique militante a eu pour effet de dissuader certaines personnes de participer aux travaux des États généraux.
À la lumière de ces éléments, quels sont les prérequis nécessaires pour mener un débat apaisé et faire en sorte que personne ne s'exclue ou ne soit évincé de la discussion ? Il nous faut en effet veiller à ce que nul ne puisse jouer sur les peurs ou les blessures de certains acteurs du débat.