Monsieur le ministre, nous voici donc devant vous, « Gaulois réfractaires au changement » (Sourires), mais où est le changement dans le texte que vous nous proposez ? Il s'agirait, par cette loi fourre-tout, de gagner un point de croissance. Mais vous étiez déjà aux côtés de Nicolas Sarkozy pour aller arracher ce point de croissance « avec les dents », et je pense que, lorsque j'étais dans le ventre de ma mère, Valéry Giscard d'Estaing nous proposait déjà d'aller chercher ce point de croissance… Comment ? Eh bien, par la privatisation, c'est-à-dire en vendant les bijoux de famille, comme la Française des Jeux ou Engie, pour les livrer à vos amis de l'oligarchie, comme on l'a fait avec les autoroutes, le gaz, l'électricité, depuis trente ans et sans discontinuer. Où est la nouveauté ?
Vous proposez encore de simplifier la vie des entreprises. Mais, là aussi, ce refrain est seriné depuis trente ans. Il n'y a là rien de neuf ! Vous parlez très bien, mais c'est toujours le même discours que vous tenez, et qui a vieilli. Je recevais, peu avant notre réunion, une entreprise qui veut s'installer dans ma circonscription. Elle n'a pas eu l'appui des banques, mais se trouve en face de fonds d'investissement qui vont lui demander 20 % à 30 % de rentabilité par an…
Pour libérer les entreprises, pour bénéficier d'une véritable créativité entrepreneuriale comme des financements nécessaires au combat écologique, il faut libérer les entrepreneurs, des cartels : des cartels bancaires, car trop de PME ne trouvent pas de financements par la voie des banques ; des cartels de la grande distribution, ce qui n'a pas été fait dans la loi sur l'agroalimentaire ; des cartels des multinationales, qui méritent, vis-à-vis des sous-traitants, le titre de champions mondiaux des mauvais payeurs. Or, contre ces cartels, il n'y a absolument rien dans votre loi. Sur ce terrain, comme sur beaucoup d'autres, c'est vous, monsieur le ministre, et votre majorité, qui êtes les plus réfractaires au changement dans notre pays !