Qu'il me soit permis, pour commencer, de saluer Lionel Baud, nouveau président de la Banque populaire Auvergne-Rhône-Alpes.
Monsieur le ministre, vous avez associé à la préparation de ce texte les industriels décolleteurs de la vallée de l'Arve, en Haute-Savoie. On relève dans ce département et dans celui de l'Ain un nombre d'emplois industriels représentant le double de la moyenne nationale, avec 23 % du PIB réalisé dans l'industrie.
Vous avez parlé de l'Allemagne. Or, dans ce pays, la notion de filière a une réelle signification. En Allemagne, un sous-traitant est un partenaire, et un apprenti est un expert ; en Allemagne, toutes les entreprises d'une filière, y compris les plus importantes, cotisent pour l'innovation, la recherche et le développement. Je regrette que le texte de ce projet de loi ignore les notions de filière, de solidarité, et de partenariat approfondi entre les sous-traitants et les grands donneurs d'ordre. Si l'État stratège a décidé de faire un effort sur le R de « recherche et développement », c'est-à-dire sur la recherche, force est de constater, pour ce qui est du développement, qu'on abandonne les ETI et les PME, qui doivent aujourd'hui faire face au changement drastique et extrêmement rapide de l'outil industriel – dans la filière automobile, par exemple, ce changement est nécessaire pour passer du diesel à l'essence, à l'électrique ou à l'hybride. Alors qu'il faudrait trouver des solutions pour soutenir le développement des ETI et des PME, il est actuellement question de diminuer de 30 % le financement des centres techniques, ce qui va avoir pour conséquence de mettre à mal toutes les filières industrielles qui subsistent en France.
Je regrette que le texte ne parle pas des délais de paiement, sujet sur lequel je suis très impliqué, ni de l'automatisation et de la robotisation. Si l'Ain et la Haute-Savoie affichent un taux de 23 % d'emplois industriels, c'est aussi parce que ces départements sont les premiers départements robotisés de France. Ce n'est pas tuer l'emploi que de développer la robotisation : au contraire, c'est le maintenir – mais je sais que vous en êtes vous-même convaincu, monsieur le ministre.