Les ports français, qui sont puissants, et surtout extrêmement réactifs, peuvent absorber ce surcroît d'activité. En outre, cette décision ne sera pas sans conséquence sur le financement des ports français. En effet, les ports situés sur les réseaux transeuropéens de transport sont susceptibles de bénéficier de fonds européens pour favoriser leur développement, à l'instar du port du Havre, qui développe un ambitieux plan d'investissement, qui doit être soutenu par la Communauté européenne. Faire passer le corridor qui relie la Mer du Nord à la Méditerranée au large de la France, reviendrait à priver les ports français de financements qui sont plus que jamais nécessaires à leur développement.
Sur la forme, en outre, on s'interroge beaucoup sur les raisons qui ont motivé cette décision de la Commission européenne. Ce manque de transparence fait vivement réagir les acteurs des ports, qui ne comprendraient pas que cette décision ne soit pas revue. Les liaisons entre l'Irlande et les ports français doivent donc être renforcées et il n'est pas imaginable que la Commission, à elle seule, avec des motivations nébuleuses, favorise les ports du Nord de l'Europe, au détriment des nôtres.
Aussi, les professionnels français sont dans l'attente de réactions fermes, et surtout de décisions rapides et constructives. Pouvez-vous, madame la ministre, préciser la manière dont vous comptez agir en faveur de la politique portuaire française ?