Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du mercredi 12 septembre 2018 à 15h00
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Quand les états généraux de l'alimentation ont démarré, je ne pensais pas moi non plus que je voterais contre ce texte et pour une motion de rejet proposée par Les Républicains.

Je suis tout à fait d'accord : ce qu'on nous propose en ce qui concerne les prix est extrêmement décevant. Sachant combien la situation des agriculteurs est difficile – un sur trois gagne moins de 350 euros par mois, et les producteurs se font bouffer par les Lactalis, Bigard et Leclerc – , rendre les indicateurs obligatoires paraissait un minimum.

Quand vous nous dites, monsieur le ministre, qu'il ne peut pas exister de clauses obligatoires et de prix plancher dans une économie de marché, je ne suis pas d'accord. Le marché peut être tempéré, encadré, régulé. C'est une question de choix, et aujourd'hui vous faites le choix de ne pas réguler ce marché. Dans la vision binaire qui est la vôtre, il y a soit l'économie de marché soit l'économie administrée. C'est la conception que François de Rugy a exprimée cet après-midi en nous disant que si l'on refusait les accords de libre-échange – le TAFTA, le JEFTA, le CETA et les accords MERCOSUR – , si l'on refusait le grand vent du libre-échange, on se retrouverait de facto dans une économie administrée. Eh bien non ! On peut être favorable à une part d'économie de marché mais que ce marché soit tempéré, régulé.

Je crois qu'il peut y avoir un accord pour avancer sur ce chemin. En revanche, monsieur Nury, nous ne serons pas d'accord sur le titre II du projet de loi, qui nous semble au contraire absolument nécessaire. Nous considérons que les agriculteurs doivent avoir des revenus plus importants, un avenir stabilisé, sécurisé pour transformer davantage l'agriculture française, et pas seulement en faisant confiance aux interprofessions : c'est la loi qui doit fixer le cap de l'agriculture française.

Voilà pourquoi nous voterons pour cette motion, même si nous sommes en désaccord sur le titre II du texte.

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