Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du mercredi 12 septembre 2018 à 21h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

En cohérence avec nos votes tant en première lecture que sur la motion de rejet préalable en nouvelle lecture, nous voterons la motion de renvoi du texte en commission, dans l'espoir que, ce vote l'emportant, nous puissions aborder des questions qui ne sont pas traitées par le texte alors qu'elles sont à nos yeux essentielles – j'aurai l'occasion d'y revenir au cours de la discussion générale.

S'agissant de la question des prix, le texte fait dans l'idéologie, en postulant une formation spontanée et naturelle des prix par le marché, qui n'a pas le début du commencement d'une vérification dans l'économie moderne financiarisée. Le texte, de plus, est loin d'être à la hauteur sur la question de la souffrance animale. Par ailleurs, l'absence de ces questions essentielles que sont le foncier et le rôle de l'action coopérative est également déterminante à nos yeux. Le texte aurait dû, en outre, prendre en considération la participation de l'agriculture et des agriculteurs à la nouvelle révolution verte qu'il faut lancer et qui doit concerner non seulement les produits, qui devront être différents, mais également la reconstruction de la nature, qui a été détruite par les pratiques agricoles précédentes.

Enfin, le texte n'est pas à la hauteur, s'agissant des accords internationaux. Monsieur le ministre, vous avez affirmé que nous ne signerions jamais l'accord de libre-échange avec le Mercosur si nous ne le signions pas dans les prochains jours. Je vous soupçonne – c'est votre rôle – d'avoir fait cette déclaration pour qu'elle soit entendue dans la négociation, en vue de la stimuler. Pour ma part, j'espère qu'elle aura, au contraire, un effet dissuasif.

Avec tous ceux qui ne croient pas à l'intérêt d'un tel traité avec le Mercosur, je crois que c'est précisément le libre-échange qui nous en sauvera. En effet, comme, entre-temps, l'économie argentine, sur laquelle le Gouvernement n'a pas manqué de lâcher une avalanche de compliments, s'est effondrée du fait des pratiques de libre-échange, eh bien, le président argentin, M. Macri, a instauré des taxes à l'exportation, notamment sur la viande et le soja. Vous ne pourrez donc pas signer l'accord. Ouf ! Nous sommes sauvés par les désastres du libéralisme !

Il est donc temps de revenir en commission pour regarder de plus près toutes les questions posées par le texte.

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