Je voudrais que les Français l'entendent, ainsi que mes collègues députés. Je ne doute pas de votre bonne volonté. Je vous ai encore été écouté hier au SPACE : je vois chez vous l'envie de bien faire et je sens que vous êtes à l'écoute de nos agriculteurs. Dans votre circonscription de la Manche, vous êtes confronté à des problématiques similaires aux miennes, à Fougères, en Ille-et-Vilaine. Cependant, je formule quelques interrogations, quelques doutes quant aux résultats auxquels nous pourrions aboutir collectivement.
Nous entamons aujourd'hui la nouvelle lecture de ce projet de loi qui devrait viser à rééquilibrer les relations commerciales entre l'ensemble des acteurs de la chaîne de distribution, qui va de la terre à l'assiette du consommateur. Si nous en sommes là, c'est parce que nous avons laissé, dans notre pays, depuis une cinquantaine d'années, beaucoup de place et de liberté à un certain nombre d'acteurs – je pense à certains industriels, mais surtout aux distributeurs, qui sont au contact du consommateur. En les laissant organiser des promotions récurrentes, quasiment à longueur d'année, sur les denrées alimentaires, nous avons banalisé ces dernières et, de ce fait, le métier d'agriculteur.
Mon deuxième message s'adresse aux agriculteurs. Comme je l'ai dit en première lecture, le métier d'agriculteur, qui consiste à nourrir les femmes et les hommes, est certainement le plus beau métier du monde – ou plutôt, avec celui d'enseignant et de soignant, l'un des plus beaux métiers du monde.