Le consommateur doit être éclairé sur ce point et il faut lui dire que s'il n'avait que de la viande bovine, comme celle qu'élève notre collègue Jean-Baptiste Moreau dans sa charmante campagne de la Creuse, il pourrait manger plus d'une entrecôte par semaine. Une personne qui travaille sur le programme national nutrition santé nous expliquait voilà quelques jours sur France info qu'il fallait manger 400 grammes de viande dans la semaine, soit l'équivalent d'une entrecôte, puis seulement des haricots. Il ne faut surtout pas l'écouter, parce que les Français sont malades : si vous faites des efforts physiques, comme Jean-Baptiste Moreau dans son exploitation, il faut manger des protéines d'origine animale.
Monsieur le ministre, je suis d'accord avec les orientations prises en matière de nutrition. J'ai soutenu l'agroécologie de Stéphane Le Foll. Nous avons intégré dans le texte – je le dis en regardant Guillaume Garot – la notion de haute valeur environnementale. Je souhaiterais désormais que nous réalisions une avancée avec la notion de « haute valeur nutritionnelle » et j'ajouterai dans mon triptyque celle de « haute valeur sociale » : c'est ce qui rémunérerait nos agriculteurs et assurerait des relations commerciales saines entre l'ensemble des maillons de la chaîne.
J'aurais pu dire un mot des organisations de producteurs et des associations d'organisations de producteurs – AOP. Voilà dix ans, en effet, lorsque nous sommes parvenus à la fin de la contractualisation, Bruno Le Maire avait indiqué qu'après les contrats arriveraient des organisations de producteurs et que ce serait super, parce que cela permettrait de discuter d'égal à égal. Dix ans plus tard, on est au point mort. Vous devrez donc vous intéresser, monsieur le ministre, au rôle réel que vous souhaitez confier aux organisations de producteurs et aux associations d'organisations de producteurs.
Voilà les sujets que je souhaitais aborder. Il y en aurait beaucoup d'autres, mais je ne veux pas abuser du temps, car voilà déjà 18 minutes que je m'efforce de vous sensibiliser à la problématique agricole.
Je terminerai, monsieur le ministre, en disant – à vous-même et à l'ensemble des députés présents dans cet hémicycle – , que nous devons avoir, dans cette nouvelle lecture, une seule boussole : les agriculteurs de France et le revenu agricole.