... puis à nouveau, en cours de route, dans le bateau même où elle se trouve avant d'arriver à son point de livraison. C'est la domination de la valeur d'échange, la domination de la sphère financière sur l'agriculture où l'on pensait que jamais elle ne prendrait pied puisque, celle-ci étant par définition très dépendante du cycle des saisons et donc de la position de la planète autour du soleil, on ne voyait pas comment cela pourrait changer. Eh bien, ils ont trouvé le moyen de le faire !
Voilà pourquoi, monsieur le ministre, je vous ai dit que croire qu'une culture contractuelle parvienne à régler les prix est une vue de l'esprit. Je vous le dis à nouveau, et sans aucune agressivité à votre égard ni en vous accusant de quoi que ce soit pas plus que M. le rapporteur. Mais il suffit de voir l'extrême volatilité des prix agricoles : je pense aux deux années qui ont précédé la grande crise de 2008. Et vous verrez que lors de la prochaine crise, qui bien entendu va avoir lieu, on aura à nouveau des signes annonciateurs dans la fluctuation des cours des produits agricoles de base. Ainsi, on a vu le cours du maïs progresser de 178 % et celui du soja de 169 %, sans rien à voir du tout ni avec les saisons ni même avec les quantités semées ou récoltées. C'était de la pure spéculation financière ! Par conséquent, aucune culture contractuelle ne viendra jamais à bout de cette fluctuation des prix due à des raisons qui n'ont strictement rien à voir avec l'agriculture.