... ou seraient le symbole d'une économie administrée. Mais enfin, tout cela a eu cours pendant des décennies, notamment sous l'autorité de De Gaulle : les prix – tous les prix, y compris ceux des gommes et des crayons que vos parents achetaient pour leurs gamins – étaient alors administrés !
Quel problème y a-t-il donc à fixer des prix plancher ? Si nous ne les fixons pas, qui le fera ? En aval, comme je viens de le dire, le marché financier. Et en amont ? Vous avez prévu d'organiser des réunions entre les agriculteurs et les producteurs d'intrants. Pensez-vous par exemple que le syndicat des producteurs de maïs ou de telle ou telle autre culture va aller rencontrer Bayer et Monsanto pour fixer les prix de l'amont ?
Les paysans sont donc hors d'état de peser sur l'aval comme sur l'amont, et l'on compte ensuite sur une culture de bienveillance – car l'on sait que, naturellement, les acteurs de ces marchés sont d'abord, autour de la table, animés par un tel sentiment – pour fixer des prix rémunérateurs.
Ceux qui seraient bienveillants seraient par ailleurs virés, car lorsque l'on embauche quelqu'un pour aller marchander des prix, on ne lui demande pas de revenir avec des résultats bienveillants, mais avec des prix bas.