Je veux, à cet égard, clarifier la position du groupe des élus communistes. Nous sommes favorables, sans aucune ambiguïté, à une sortie du glyphosate à un horizon de trois ans. Je veux le redire très clairement, sachant bien qu'un vote à la sauvette, entre le milieu de la nuit et l'aube d'un dimanche, sans débat ou presque – et le nouveau ministre de l'écologie porte une responsabilité sur les conditions de ce vote – , a pu brouiller les positions. Mais nous disons également que cette sortie ne pourra se concrétiser, comme nous le souhaitons, qu'assortie d'un plan d'accompagnement des agriculteurs.
C'est ce que nous vous demandons, monsieur le ministre. Quel est votre plan ou, à défaut d'un plan finalisé – et à l'heure où un groupe de travail parlementaire se met en place – , quelles en sont les grandes lignes ? Je veux rappeler qu'entre le moment où le Président de la République a annoncé, en 2017, la sortie du glyphosate en trois ans et le moment où cette question a surgi, de façon peu satisfaisante, en première lecture du présent texte, du temps est passé. Où en sommes-nous ? Comment être assuré que l'on sortira concrètement du glyphosate ? Quel plan d'accompagnement, quel fonds d'investissement a-t-on prévu pour éviter aux agriculteurs la plongée dans une spirale accélérée ? Tel est l'état d'esprit dans lequel nous aborderons l'ensemble des amendements sur le sujet. Nous sommes animés par la volonté de graver ces objectifs dans la loi, notamment en ce qui concerne le fonds d'accompagnement : non seulement dans la loi « ÉGA », d'ailleurs, mais aussi dans la future loi de finances.
Telles sont, monsieur le ministre, les propositions que je voulais formuler au nom de mon groupe. Pour conclure, ce n'est pas l'engagement ou l'honnêteté des uns et des autres qui est en cause, mais la capacité à bâtir un État qui protège face à la main invisible du marché, qui frappe des vies et fait mal au monde paysan. C'est là-dessus que nous sommes attendus en nouvelle lecture de ce texte important.