Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, souvenez-vous, il y a plus d'un an, le 20 juillet 2017, nous étions nombreux, à Bercy, pour le lancement des états généraux de l'alimentation, l'un des premiers chantiers lancés par le Gouvernement et la majorité.
J'ose le dire : que de chemin parcouru depuis ! Notre pays n'a jamais autant parlé d'agriculture et d'alimentation, et cette mobilisation des forces vives a permis d'avoir un vrai débat et des échanges construits sur ces sujets, je crois que nous en serons tous d'accord. Au niveau national, avec les quatorze ateliers mis en place, et dans l'ensemble de nos territoires, les questions liées à notre alimentation, au revenu des agriculteurs et à la transition agricole ont été au coeur des débats qui ont traversé notre société au cours de l'année écoulée.
Cette mobilisation nationale d'ampleur était, est et sera encore nécessaire dans les mois à venir car, en dépit de ses nombreuses forces, l'agriculture française a connu une crise sans précédent, avec une augmentation des bas revenus et une guerre des prix de plus en plus féroce, qui a précarisé nos agriculteurs. Avec 18 300 euros par an, leur salaire moyen est en effet en chute libre de 29 % par rapport à 2015. Cette crise, structurelle, concerne l'ensemble des filières depuis plusieurs années. Nous réinventons notre modèle agricole avec les professionnels pour retrouver le chemin de la compétitivité et redonner du sens à un secteur à bout de souffle : cela ne se fait pas tout seul.
Ce texte est l'illustration de la volonté de la majorité de réformer notre pays dans sa globalité, de libérer et de protéger, d'apporter de nouveaux outils au monde agricole et de permettre à tous d'avoir accès à une alimentation plus saine. Il s'appuie donc sur deux piliers, que traduit d'abord son volet économique, avec le nécessaire rééquilibrage des relations commerciales agricoles : à cette fin, de nouveaux outils sont donnés aux acteurs pour leur permettre, enfin, de vivre dignement de leur travail, sans pour autant aller vers des indicateurs publics.
L'autre volet, sociétal, porte sur la nécessaire transition de notre alimentation afin de la rendre plus durable et plus saine : chacun y a intérêt. Souvenez-vous du projet de loi présenté par le Gouvernement en janvier dernier : il comportait dix-sept articles. Aujourd'hui, nous entamons l'examen d'un texte qui en compte plus de cent. C'est la conséquence de notre travail,...