de zones économiques où les règles de l'agriculture biologique sont totalement différentes des standards de la France et de l'Union européenne. Je pense enfin à la mise en péril d'une partie des acteurs économiques de nos territoires, qui perdront bientôt la double mission de conseil et de vente, ce qui aura pour effet pervers de rapprocher les grandes multinationales de l'industrie chimique de nos agriculteurs et leur imputera des coûts supplémentaires.
Monsieur le ministre, j'ai donc décidé d'utiliser cette tribune pour porter la voix d'un monde paysan usé, lassé, écrasé par le poids des normes, la multiplication des situations de distorsion de concurrence ou encore l'image écornée que certains médias et les réseaux sociaux ont donnée d'eux – une caricature alimentée par les amendements et les déclarations à charge présentés ici même, en première lecture, par quelques députés de vos rangs. On veut faire passer nos agriculteurs pour des pollueurs, des empoisonneurs, des assassins : quelle hypocrisie ! Quelle hypocrisie quand la moitié des aliments qui composent l'assiette des Français, de ce que nous mangeons chaque jour, est importée de pays où prévaut le laxisme sanitaire, où l'usage de produits phytopharmaceutiques est vingt fois supérieur à ce qui est appliqué en France.