« Jamais satisfait », dit M. le ministre. Non, exigeant pour notre monde rural et pour nos agriculteurs !
Les trois idées que nous avons défendues ont un point commun : il s'agit non pas de fixer de normes administratives, mais de donner à la société des instruments pour se transformer elle-même. Cela devrait vous plaire, chers collègues de la majorité, vous qui avez un esprit libéral, un esprit d'entreprise. Avec la haute valeur environnementale, le consommateur choisit une marque territoriale ; avec l'agriculture de groupe, des paysans se regroupent pour transformer leur milieu, leur entreprise ; enfin, la convention tripartite est une faculté donnée à des producteurs, des distributeurs et des transformateurs de signer ensemble une convention pluriannuelle équitable, rémunérant le travail de chacun.
Toutefois, la convention ne jouera pas pleinement son rôle si elle ne bénéficie pas d'une reconnaissance publique. Pour ce faire, nous proposons, à tout le moins, d'expérimenter une labellisation. Ainsi, les consommateurs identifieront ces conventions. Je suis certain que les Français voudront accompagner ces initiatives, comme ils l'ont déjà fait avec d'autres, par exemple la marque « C'est qui le patron ?! ». Au-delà des règlements européens, au-delà des accords de filière, ces démarches visent à unir, de façon solidaire, des consommateurs et des terroirs, dans le respect du travail de chacun.
Sans label public, ce sera un voeu pieux. Nous ne demandons pas la lune, monsieur le ministre : il s'agit d'expérimenter un label public, afin de savoir si une telle proposition, originale, peut faire florès dans notre pays. Des démarches similaires fonctionnent, je le redis : je pense par exemple au commerce équitable.
Si nous n'adoptons pas cette mesure d'empowerment de la société – d'empuissancement, comme disent les Canadiens – , vos regrets seront éternels.