Ce sont des sujets très importants, auxquels nous sommes tous sensibles, sur tous les bancs de notre hémicycle. Depuis quelques heures, nous débattons d'un projet de loi souhaité par le Gouvernement et consécutif aux états généraux de l'alimentation. Je tiens à souligner deux points dont nous ne parlons pas assez. À mon sens, c'est à un député qui n'appartient pas à la majorité de le faire, parce que ce serait plus difficile à un membre de la majorité.
Les débats que nous avons eus ce matin comme cet après-midi soulèvent un premier problème : celui de la ligne politique ou de la ligne d'horizon que le ministre de l'agriculture entend désigner aux agriculteurs français. Quel est son projet stratégique pour notre agriculture ?
Un autre projet stratégique et une autre ligne d'horizon doivent être tracés par le ministre de la transition écologique et solidaire, même si celui-ci n'occupe ses fonctions que depuis peu. Cela nécessite un peu de coordination, de calage entre les deux ministères, de façon à ce que les décisions s'intègrent dans un projet politique porté par un Président de la République, mis en oeuvre par un gouvernement et appuyé par une majorité.
Ce matin, en effet, nous avons parlé d'interdire les pailles en plastique en 2020, en 2023 ou immédiatement, sachant que la loi ne sera de toute façon applicable que dans dix-huit mois. Au vu de nos débats, le sujet semble compliqué.
Un autre sujet a été évoqué par François-Michel Lambert et par mon collègue Philippe Dunoyer, membre du groupe UDI, Agir et indépendants – peu importe l'origine du propos et l'orateur qui le défend. Si notre environnement, notamment les mers, est abîmé – or il l'est gravement, et cela nous préoccupe gravement – , nous devons évoquer dans cet hémicycle le comportement des civilisations et des sociétés modernes. Nous devons en débattre. Je veux bien admettre que tout est dans tout, qu'on peut tout interdire et que les industriels ont une responsabilité, mais il me semble que cette responsabilité est collective.
Je regrette que le ministre de l'agriculture soit seul au banc du Gouvernement. J'aurais aimé que le ministre de la transition écologique et solidaire participe à nos débats. Cela ne m'aurait pas choqué ; le Gouvernement a voulu que, dans le texte consécutif aux états généraux de l'alimentation – ce projet de loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous – , nous évoquions des sujets très importants pour l'environnement.
C'est pourquoi j'aurais aimé entendre le nouveau ministre de la transition écologique et solidaire afin de comprendre quels sont le calage, la coordination entre les deux ministères. Je suis convaincu que c'est un élément important tant pour les députés de la majorité que pour ceux qui, dans cet hémicycle, ne siègent pas dans un groupe majoritaire.