J'ai bien connu cette histoire de l'épandage aérien. À Château-Chalon, la pente est un mur, et on y produit du vin jaune, un très bon vin, si ce n'est le meilleur du monde. À un moment donné, un hélicoptère a été utilisé pour balancer des produis sur les vignes. Cela a déclenché une polémique terrible. L'argument était évidemment qu'il était tellement pénible de travailler dans cette pente que vous ne pouviez pas être contre le passage de l'hélicoptère. Seulement, tout le monde en a pris plein les naseaux, et l'on a compris que l'affaire était un peu plus compliquée que ce que l'on avait d'abord cru, dans l'enthousiasme pour la technique.
Dans le cas présent, c'est la même chose. J'entends bien quelles sont vos intentions, monsieur le ministre. Je suis certain que vous croyez vraiment tout ce que vous dites, mais nous, nous comprenons de quoi il retourne : c'est la porte ouverte à une nouvelle illusion.
J'ai participé à une fichue émission. On m'avait fait venir dans une ferme avec des paysans bien sympathiques. On avait fait toutes sortes de démonstrations, tout ce qu'il fallait, pour me prouver que le glyphosate était très bon. C'était tout juste si on ne pouvait pas s'en servir un petit coup à boire !