Intervention de Gilles Lurton

Séance en hémicycle du vendredi 14 septembre 2018 à 21h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Article 14 septies

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Lurton :

Nous en arrivons au débat sur le glyphosate, qui nous a longuement occupés en première lecture, très tard dans la nuit. Comme je l'ai signalé précédemment, ce débat a été très mal compris par nos concitoyens, car, de mon point de vue, nous n'avons pas eu ou pas pris le temps de l'expliquer.

Ce débat a conduit un grand nombre d'entre nous, dont je suis, à se fixer un objectif de trois années pour parvenir à un arrêt du glyphosate. C'est d'ailleurs l'engagement qu'avait pris le Président de la République pendant sa campagne électorale. Nous sommes nombreux ici à nous être engagés à tout mettre en oeuvre d'ici là pour trouver les produits de substitution susceptibles de permettre aux agriculteurs de s'adapter à cette nouvelle situation.

Depuis la première lecture, monsieur le ministre, nous avons tous eu à discuter de cette décision avec différents interlocuteurs, qu'ils y soit favorables ou non. Je crois, pour ma part, qu'il existe de très fortes attentes chez nos concitoyens, qui aspirent à une meilleure protection de leur environnement et de leur santé. Je crois aussi que les agriculteurs eux-mêmes perçoivent parfaitement la nécessité d'évoluer quant à l'utilisation de ce type de produits, même si la très grand majorité d'entre eux utilisent ces produits herbicides – c'est-à-dire uniquement destinés à tuer les mauvaises herbes – de façon raisonnée, avec toutes les précautions qui s'imposent. Je crois qu'il faut le dire par égard pour nos agriculteurs.

Il n'empêche que nous voulons évoluer sur ces sujets, conscients qu'il existe un danger pour la santé que nous ne pouvons négliger. Les événements de cet été nous ont montré combien nos concitoyens étaient sensibilisés à ce problème. Je pense notamment à la condamnation de Monsanto à la suite de la plainte d'une personne atteinte d'un cancer lié à l'utilisation du glyphosate. Je pense aussi à la démission du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, qui, quelle que soit notre opinion à l'égard du Président de la République et du Gouvernement, a marqué les esprits.

Monsieur le ministre, si je veux bien souscrire avec vous à cet objectif de trois ans, je me souviens que, lors de nos discussions au mois de mai, vous avez vous-même assorti cette décision du lancement d'un processus de recherche sur des produits de substitution.

Je vous pose donc la question : quel processus avez-vous engagé pour parvenir à ce résultat ? Comment le Gouvernement travaille-t-il sur ce dossier ? Comment les parlementaires sont-ils ou seront-ils associés à ce travail ? Nous y sommes prêts ; nous avons tous la volonté de travailler sur ce sujet.

La deuxième question que je souhaite vous poser concerne notre situation vis-à-vis des autres pays européens. En effet, l'Union européenne a renouvelé son autorisation d'utiliser le glyphosate pour une durée de cinq ans, mais elle n'a absolument pas déclaré qu'elle interdirait le glyphosate dans cinq ans.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.