Monsieur Nury, madame Magnier, vos amendements tendent à supprimer deux dispositions qui me semblent constituer des avancées majeures si l'on veut réduire l'impact particulièrement problématique des produits phytopharmaceutiques, à savoir l'impact sur les pollinisateurs et sur les riverains des substances qui présentent un mode d'action identiques aux néonicotinoïdes. La commission des affaires économiques a introduit une disposition à ce sujet.
Aujourd'hui, nous connaissons l'impact des néonicotinoïdes, dont des publications viennent de confirmer la nocivité pour les abeilles, les bourdons et d'autres espèces. Sur ce sujet, la France a été pionnière en Europe. Les récentes décisions européennes viennent conforter ses choix. Il convient d'étendre le champ de l'interdiction des néonicotinoïdes aux substances chimiques qui, si elles ne sont pas classées spécifiquement comme néonicotinoïdes, ont des modes d'action identiques. C'est ce mode d'action qui est incriminé, notamment en matière d'impact sur les pollinisateurs.
Concernant la protection des riverains, l'approche du Gouvernement consiste à parier sur l'intelligence collective. Comme dans de nombreux secteurs, il s'agit non d'instaurer uniformément des zones sans traitement partout et pour tous les produits. Nous vous proposons d'affiner la rédaction votée en commission, dont la suppression serait un véritable recul.
J'émets donc un avis défavorable sur les amendements.