Il faut préciser ce dont nous parlons. La France a lancé son quatrième plan Autisme. Que nous apprennent les statistiques ? Aux États-Unis, une étude a été effectuée depuis une vingtaine d'années sur 325 000 dossiers concernant des enfants de huit ans. En 2002, on comptait un enfant touché par l'autisme sur cent cinquante. En 2014, on en comptait un sur soixante-huit, et aujourd'hui un sur cinquante-neuf. La proportion a quasiment triplé pendant cette période.
Cette augmentation peut certes s'expliquer par une meilleure détection de l'autisme. Le facteur génétique compte également. Mais les chercheurs disent tous que ces éléments ne suffisent pas à expliquer le taux élevé de prévalence de l'autisme. L'Académie nationale des sciences américaines estime qu'une fois sur quatre, ce trouble est causé par des interactions entre les facteurs génétiques et environnementaux.
Le professeur Philip Landrigan invite à accorder plus d'attention aux polluants responsables de tous les troubles de l'apprentissage. Il a établi une liste de dix substances dont certaines sont utilisées en agriculture, bien que celle-ci ne soit pas le seul secteur qu'il faudrait transformer. Y figurent les pesticides organophosphates et organochlorés.
Par ailleurs, une étude parue dans la revue Environmental Health Perspectives montre que, quand une femme enceinte vit à proximité d'une ferme où l'on utilise certains pesticides, le risque de voir son enfant naître autiste augmente de 66 %. On peut élaborer des plans Autisme. Il le faut, parce que les parents, ainsi que les jeunes ou les adultes en situation d'autisme, souffrent beaucoup. Mais il faut aussi agir sur les causes. L'une de celles sur lesquelles on peut intervenir est la réglementation des pesticides dans l'agriculture.