On ne mesure pas la gravité de la situation. J'ai commencé mes interventions dans cet hémicycle, en disant qu'en trente ans, en France, le nombre d'oiseaux avait diminué de 30 % dans nos campagnes et celui d'insectes volants de 80 %. Ce n'est pas le fruit du hasard. Certains pensent peut-être que ce n'est pas grave si ça ne concerne que les oiseaux qui font « piou-piou », mais cela concerne aussi les humains. Delphine Batho citait un rapport de l'IGAS et les études sont nombreuses: les données recueillies font apparaître un lien fort entre l'exposition professionnelle aux pesticides et l'apparition d'une maladie de Parkinson, d'un lymphome non hodgkinien, d'un cancer de la prostate ou d'un myélome multiple. Plusieurs études ont montré qu'il existait un lien entre ces pesticides et certaines maladies.
Face à cela, on nous propose une charte ! Monsieur le ministre, quel bilan tirez-vous de l'échec des plans Écophyto 1 et Écophyto 2 ? Je veux vous entendre là-dessus, car le dialogue avec les filières et la concertation ont conduit à ce qu'en huit ans, l'utilisation des pesticides augmente de 12 %, quand l'objectif était de la diminuer de 50 % d'ici à 2025. Vous devez nous exposer les conclusions que vous en tirez ! Comment allez-vous sortir de cette impasse ? Vous continuez la même politique comme si la situation ne s'était pas aggravée et comme s'il n'y avait pas eu une prise de conscience dans le pays. Or, cette prise de conscience s'est faite et elle vous place aujourd'hui en décalage avec le pays.