Monsieur le ministre, vous devriez également leur être favorable. Le débat est intéressant. J'espère qu'il sera suivi et publié hors de cette enceinte. Si on ne met pas en cause votre bonne foi – et pour quelle raison le ferait-on ? – on est obligé de mettre en cause votre aveuglement. Pardon, mais l'argument que vous avancez est inécoutable.
Un produit est réputé dangereux mais nous ne l'utiliserons pas chez nous car il est destiné à faire mourir des criquets en Afrique. Nous sommes donc autorisés à le stocker ici pour le vendre là-bas. Mais s'il est bien destiné à tuer les criquets en Afrique, il faudra d'une part démontrer que son usage ne pose pas des problèmes aussi à l'Afrique, et d'autre part indiquer ce qui empêche d'installer ce qu'il faut sur place au lieu de le produire et de le stocker ici !
Ne me dites pas qu'une telle opération est compliquée: nous avions jadis dans ce pays quarante raffineries, vingt-et-un récemment encore, et il n'en reste aujourd'hui plus que neuf. Nous avons réussi à les délocaliser... C'est une autre paire de manches, figurez-vous, de raffiner que de produire les produits chimiques dont nous parlons ! Par conséquent, votre argument ne tient pas, monsieur le ministre, surtout si vous l'utilisez comme un refrain, d'un amendement à l'autre, afin de nous faire admettre l'idée, au nom de ces criquets, que nous stockerons des produits qu'il est inacceptable de conserver.