L'amendement no 894 interdit tous les pesticides – cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques... – dont le glyphosate, mais aussi l'époxiconazole, qui fait l'objet d'un article dans le Canard enchaîné de cette semaine. L'amendement no 901 interdit le glyphosate.
Un jugement est intervenu ce mois d'août, aux États-Unis, condamnant Monsanto à payer 289 millions de dollars pour avoir provoqué le cancer du jardinier Dewayne Johnson. Ce jugement reconnaît le lien entre le glyphosate et le cancer ; il reconnaît aussi, à la suite de l'affaire des Monsanto papers, que la firme savait tout mais continuait de nier les risques.
Je veux le dire ce soir sincèrement à nos collègues qui n'ont pas voté l'interdiction du glyphosate en première lecture : j'espère que ce jugement vous fera réfléchir. Il doit vous ébranler. Il doit vous convaincre que nous devons, comme nous l'avons fait pour les néonicotinoïdes, inscrire l'interdiction du glyphosate dans la loi.
En agissant ainsi, nous donnons au monde agricole une date butoir ferme. Nous ne continuons pas à dire aux agriculteurs de France que tout est de leur faute, que tout repose sur eux : au contraire, les responsables politiques prennent leurs responsabilités. Si un produit est dangereux, il faut l'interdire !
Je dirai enfin que le glyphosate est le seul produit reconnu cancérogène probable encore autorisé en France. Tous les autres produits de la même catégorie sont interdits depuis belle lurette. Il n'y a donc pas de raison de faire exception.